Fondé en 1982, Logemen’occupe est un organisme de défense collective pour le droit au logement et un organisme de promotion du logement collectif. C’est un organisme communautaire autonome. C’est une organisation régionale, démocratique et libre formée de locataires qui résident sur tout le territoire de l’Outaouais urbain. C’est une organisation qui entend lutter pour la création de structures sociales, environnementales, économiques, politiques et culturelles qui garantissent l’épanouissement de l’ensemble des ménages Outaouais qui éprouvent des difficultés à se loger ou qui veulent améliorer leur condition de logement.
Pour Logemen'occupe, le logement social et communautaire est la seule et unique alternative possible permettant le véritable exercice du droit au logement pour les milliers de mal-logés que compte l'Outaouais québécois.  Il est également la seule et unique alternative possible au marché locatif privé de l'habitation qui, par sa nature même, se doit plutôt d'obéir avant tout à la logique du profit et de la rentabilité.

NOTRE HISTOIRE

En Outaouais, la défense des droits dans le secteur du logement remonte à la fin des années 1960, dans le cadre d’importantes expropriations d’habitations dans l’île de Hull en vue d’étendre la capitale canadienne sur la rive québécoise de la Rivière des Outaouais. La population s’est alors donné diverses organisations de résistances tels que des comités de citoyens et de lutte à la pauvreté, un Comité de santé et un dispensaire, des Comités de propriétaires et de locataires et SOS-Logement en 1970. Ces associations de la société civile étaient regroupées dès le départ dans l’Assemblée générale de l’Île de Hull (AGIH). Dans le secteur du logement, l’Association des locataires de l’Outaouais, de portée régionale, y a vu le jour en 1971 et allait être à l’initiative du regroupement d’autres associations québécoises de locataires dans une fédération. 
Ces différentes organisations s’opposaient non seulement aux expropriations et à de nouveaux propriétaires corporatifs souvent anonymes de logements locatifs, mais aussi aux positions de l’Office municipal d’habitation du Hull (OMH), le gestionnaire des logements sociaux.
En 1974, entrait en activité une autre organisation de résistance au nom évocateur, Logement-va-pu, qui était plus ou moins reliée à l’AGIH. Elle a cessé ses activités à cause d’une crise interne d’orientation. C’est, Logemen’occupe, qui a pris assez rapidement le relais, dès le début des années 1980. Comme organisme de défense collective des droits des mal-logés. Logemen’occupe venait ainsi prolonger le modèle d’action collective typique de la première génération des organisations communautaires québécoises.
Logemen’occupe a acquis sa légitimité sociale grâce à son implication dans la lutte contre la pauvreté, prise dans sa dimension aussi bien sociale qu’économique. C’est d’abord la dimension économique qui a motivé son action. Associée à l’augmentation des coûts du logement, la baisse des revenus rendait les conditions de vie de plus en plus précaires pour une partie de la population. Cette contrainte sert toujours d’argumentation à Logemen’occupe pour convaincre l’État d’investir à nouveau dans le logement social. Mais dans les années 1990, la dimension sociale de la pauvreté s’est en quelque sorte imposée à cette organisation communautaire, avec les phénomènes de fragilisation psychologique et familiale, d’isolement et de détresse, de glissement vers la grande pauvreté, l’exclusion et la marginalité. 
Parallèlement à son action habituelle, ce contexte d’appauvrissement et l’adoption du programme Accès Logis par l’État québécois a conduit Logemen’occupe à se lancer dans le développement et la promotion du logement social avec soutien communautaire. 
En 1997, Logemen'occupe a mis sur pied l’OSBL Mon Chez Nous. En 1999, afin de s’attaquer au phénomène des familles sans logis, il a mis sur pied l’organisme les Œuvres Isidore Ostiguy et les premiers logements de dépannage pour les familles à la rue, un projet novateur pour l’ensemble du Québec. 
À la fin des années 1990, afin de mieux contrer et concerter la lutte à l’itinérance en Outaouais, Logemen’occupe, a été l’instigateur du Collectif régional de lutte à l’itinérance en Outaouais (CRIO) et un acteur majeur dans la lutte qui a contribué à la mise en place d’une l’enveloppe du gouvernement fédéral (IPAC/IPLI/SPLI/) à Gatineau. Il est important de rappeler qu’à l’origine, lorsque le fédéral a mis sur pied ce programme, seuls les organismes de lutte à l’itinérance intervenant dans les villes de Québec et Montréal avaient été ciblés comme organisme admissible à ce programme d’aide aux organismes communautaires de lutte à l’itinérance. 

Au début des années 2 000, avec un groupe de femmes monoparentales usagères de l’organisme Espoir Rosalie, Logemen’occupe a mis sur pied, l’OSBL les Habitations Unies-Vers-Toît (un projet réalisé de 65 unités pour familles) ainsi que l’OSBL les Habitations du Ruisseau (un projet de 6 unités maintenant intégré à Mon Chez Nous). 

En 1998, Logemen’occupe initie un mouvement avec d’autres OSBL d’habitation afin de mettre sur pied une fédération régionale sous le nom du Regroupement des OSBL d’habitation et d’hébergement avec soutien communautaire en Outaouais (ROHSCO) et une coopérative d’entretien et réparation immobilière de l’Outaouais (CERIO), une coop maintenant dissoute. 
Avec l’apparition de la crise du logement à l’été 2001, Logemen’occupe a été l’un des premiers organismes du Québec, sinon le premier, à sonner l’alarme et revendiquer la mise sur place de mesures d’urgence pour les ménages à la rue et d’une politique des biens mis sur le carreau. L’organisme récidive à la fin de l’année 2018 avec l’apparition d’une nouvelle crise du logement. 

Au cours des travaux préparatoires de la nouvelle ville de Gatineau en 2002, Logemen’occupe a contribué de façon importante à la mise sur pied de la Commission permanente sur l’habitation de la ville de Gatineau et de son fonds de développement du logement social. L’organisme a également été un acteur majeur dans la mise en place de la Politique d’habitation, du règlement de salubrité et, après avoir interpellé Mme Louise Harel, alors ministre des Affaires municipales, de la Politique de développement social de la ville de Gatineau. 

L’organisme a également initié un mouvement et contribué de façon significative au fait que Gatineau soit reconnu comme ville mandataire de la SHQ pour la réalisation des projets de logement social et communautaire.

C’est encore Logemen'occupe qui a proposé à l’époque aux personnes responsables du Gîte ami, le refuge pour les personnes seules en situation d’itinérance à Gatineau, la construction d’un nouvel immeuble avec l’apport du programme AccèsLogis et le projet de construction du Centre de jour Yolande Duval de la Soupe populaire de Hull. Logemen’occupe a aussi été l’initiateur du projet jeunes décrocheurs de Mon Chez Nous. Nous avons soutenu de façon intensive l’OSBL d’habitation Kogaluk lorsque celui-ci a fait face à une opposition virulente afin de reconstruire ses installations vétustes. 
Au niveau national, Logemen'occupe a été l’un des membres fondateurs du Réseau Solidarité Itinérance du Québec (RSIQ) et du Réseau québécois des OSBL d’habitation (RQOH). À titre de personne ressource invité par Margaret F Delisle, ex ministre délégué de la Santé et des services sociaux du Québec, le coordonnateur de Logemen'occupe, François Roy, a participé à la rédaction du Cadre de référence en itinérance du Québec.

Suite aux 2 grèves de la faim du coordonnateur de Logemen’occupe, les autorités gouvernementales du Québec et la Société d’habitation du Québec ont mis sur pied le Service d’aide à la recherche de logement mieux connu sous l’appellation du SARL. Comme le revendiquait également le coordonnateur de Logemen’occupe lors de sa dernière grève de la faim, cette action a également permis l’organisation d’un forum régional sur la situation du logement en Outaouais.

Plus récemment, Logemen’occupe est intervenu publiquement pour soutenir les organismes Entraide familiale de l’Outaouais et la Soupière de l’amitié. En ce qui concerne la Soupière de l’amitié, le coordonnateur de Logemen’occupe est impliqué au sein de son conseil d’administration et dans son comité d’immobilisation. Ce projet devrait prendre forme au cours des prochains jours et permettra à la Soupière d’assurer ses activités de sécurité alimentaire pour les personnes démunies du quartier Notre-Dame de Gatineau, l’un des quartiers les plus pauvres de Gatineau.  

Logemen’occupe s’est également impliqué de façon importante dans l’aide, le soutien et le respect de leur droit au logement des sinistrés des inondations printanières de 2017 et de 2019 et des tornades de septembre 2018.

En ce qui a trait aux services directs aux personnes et familles itinérantes ou à risque de le devenir Logemen'occupe a réalisé, en 2005, un projet de logements communautaires avec la contribution du volet 3 du programme AccèsLogis. Il s’agit d’un ensemble immobilier de 18 unités. 12 de ces unités sont des logements permanents dédiés à des personnes seules, vulnérables et à risque d’itinérance. 6 autres unités sont des unités de dépannage entièrement meublé et équipé pour les familles qui se retrouvent sans logis. 

Logemen'occupe offre également des services d’information juridique et de l’accompagnement auprès des locataires qui éprouvent des problèmes avec leur propriétaire ou qui se retrouvent carrément à la rue suite à une éviction. Au cours des années l’organisme répond, bon an mal an, à environ 700 appels téléphoniques.

La vie associative de Logemen’occupe est riche de l’implication exceptionnelle de ses membres bénévoles et militant.e.s les plus fidèles. C’est grâce à ses membres que l’organisme est à même de réaliser sa mission. 

Pour Logemen’occupe, il est fondamental de faciliter la participation de ses membres à toutes ses mobilisations et activités de vie associative. Pour ce faire, nous offrons le transport et les repas lors de nos sorties.